Selon le site très autorisé du ministère de la mer, un phare est une « tour édifiée sur une côte, sur un îlot ou à l’entrée d’un port, surmontée d’une source lumineuse puissante, servant à guider la navigation maritime pendant la nuit. Un phare doit aussi avoir une fonction d’atterrissage et une hauteur au-dessus du sol de plus de 20 mètres sans oublier une portée supérieure à 20 milles et un ensemble bâti, en particulier des logements de gardiens ». Le phare du Créac’h d’Ouessant mis en service en 1863 répond à tous ces critères. Il est classé au titre des monuments historiques depuis 2011.
Le Phare des phares
Le phare du Créac’h témoigne du développement des phares au XIXe siècle. Des dizaines d’ouvrages aux chantiers titanesques.ont surgi en mer et à terre. Ce siècle d’or a connu Augustin Fresnel et son optique présente au musée du Créac ‘h, Léonor Fresnel et la Commission des phares, Beautemps-Beaupré hydrographe du balisage, Léonce Reynaud, architecte d’une centaine de phares. Le Créac’h fut allumé alors que ce dernier dirigeait le service des Phares. 162 ans plus tard, ses successeurs renvoient son œuvre au cimetière des prétentieux. Ce phare est le « Phare des phares » au sein d’un environnement patrimonial exceptionnel.
Diminution drastique de la portée du phare
Selon l’Administration tout navire possède le positionnement par satellite et autres aides électroniques. Mais leur présence à bord et leur fiabilité sont très inégales selon l’importance du navire. Par nature perfectibles car fragiles en milieu humide, elles dépendent d’une source d’énergie parfois aléatoire, sans parler du piratage. Le phare reste pour tout navire l’instrument le plus sûr. Par temps clair, la portée prévue du phare du Créac’h sera de 19 milles (35km) au lieu des 55km actuels. Par brume, la portée prévue effective est de 2 milles (3,7km). Autant dire qu’il n’y aura presque pas de marge de sécurité à l’approche de cette côte dangereuse hérissée de récifs, de courants forts, de vagues et ressac intenses. C’est une mise en danger programmée.
Le non-dit bien ficelé…
Pourquoi réduire la portée de 30 à 19 milles et non 20, différence minime ? Parce que la limite de 19 milles déclasse d’office le Créac’h en tant que phare, la portée limite de définition pour un phare étant de 20 milles.Le déclassement du Créac’h sera donc inévitable, altérant par là-même ses qualités de monument historique. Ainsi entendrons-nous officiellement dire que le Créac’h n’est plus un phare mais un feu « complémentaire ». Plus tard, décrété phare inutile, il sera complètement éteint.
Suppression du mercure pour mettre fin à la double lanterne et ses optiques
La suppression du second étage entraînera la pose d’un feu de type industriel au sommet du premier étage lui-même totalement occulté. Fixe ou tournant ce feu supprimera l’actuel si emblématique ballet des rais de lumière, essence même du patrimoine lumineux du phare. Ceci est inacceptable car le descriptif de la notice de classement indique une « lanterne de deux niveaux ». L’objectif est donc de se débarrasser des cuves à mercure des deux optiques, totalement fermées mais présentées comme dangereuses. Depuis leur installation en 1901, il s’est écoulé 124 ans sans accident relatif au mercure, comme d’ailleurs dans tous les phares à terre. Or la convention de Minamata (2013) sur le mercure n’inclut pas les cuves des phares dans ses interdictions. Quand il faut s’affranchir des normes, c’est possible. Les chantiers de Notre-Dame et de Mayotte le prouvent.
Une concertation sera engagée… Alors que tout est déjà programmé!
Un communiqué de l’Administration en date du 7 janvier prévoit qu’une « concertation sera engagée avec les populations et associations locales, notamment sur la prise en compte des aspects patrimoniaux ». Or le communiqué indique que « Cette opération de modernisation sera aussi l’occasion d’adapter le phare aux besoins de la navigation d’aujourd’hui ». La concertation annoncée sera donc une mascarade, une réunion parée de faux-semblants pour masquer les décisions déjà prises.
Pour l’abandon définitif du projet de déclassement du phare du Créac’h
Exigeons le maintien du phare dans son état fonctionnel connu du monde entier afin qu’il ne puisse être dénaturé ni perdre sa qualification de phare. Car sa dégradation conduira à terme à son extinction, sans l’avouer. bien sûr. Tout démenti à ce sujet sonnera aussi faux que ceux qui certifièrent le maintien des derniers gardiens en mer au phare de Kéréon. Le phare du Créac’h doit être sauvé !
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