Un projet hors normes
Ne bénéficiant d’aucune subvention et aide publiques, la SNPB est obligée depuis toujours de trouver seule les moyens de faire face à ses projets.
La SNPB ayant reçu en 2011 l’autorisation de restaurer Tévennec, elle a cherché à faire connaître davantage ce projet afin d’y intéresser de potentielles entreprises. Lancer une opération dont le retentissement permettrait de mobiliser à la fois l’opinion publique et les médias a semblé la solution la plus adéquate. Marc Pointud a alors proposer de séjourner en solitaire sur le phare, en période hivernale et pendant une période significative d’au moins soixante jours. Baptisée “Lumière sur Tévennec” ce projet à l’image forte a cependant connu deux obstacles à lever pour arriver à se concrétiser.
Obstacles à lever
Le premier de tous a concerné l’état des lieux. Le phare, inhabité depuis 1910 est intérieurement dans un état délabré. Boiseries et planchers sont pourris et l’humidité y règne en permanence. Les fenêtres, sauf une, sont condamnées maintenant les lieux dans une quasi obscurité. Une petite pièce de 6 m2, côté est et la moins délabrée, a été quelque peu aménagée par nos soins d’un lit, d’une chaise et de deux planches sur tréteaux pour servir de bureau et de coin cuisine. Une bâche fut tendue au plafond pour éviter les ruissellements, le toit laissant percoler l’humidité venue du ciel ou des embruns. Tous ces travaux ont été réalisés par les bénévoles de l’association au cours de plusieurs campagnes à Tévennec lors de l’arrière saison 2015. Des vivres pouvant se conserver furent apportés.
L’eau fut aussi stockée car il n’y en pas au phare, la citerne étant vide et plus raccordée au toit.
Il ne restait plus qu’à lancer l’opération. Mais il y eut un second obstacle de taille, celui de la permanence de houles rémanentes venues de dépressions passant au grand large. Ces houles importantes venant s’amortir sur la pointe de Bretagne ont parcouru pendant des semaines le plateau de Tévennec alors même que sur la zone le temps était beau et semblait maniable vu d’Audierne, protégé de ces houles de secteur ouest. Or il faut savoir qu’à plus d’un mètre de houle, il est quasi impossible de débarquer à Tévennec et encore moins d’y déposer du matériel à dos de bénévole….
Par conséquence, l”incompréhension des personnes non habituées à la mer était totale : la météo était favorable et l’opération n’était pas lancée ! Mais la houle à ses propres secrets…
Opération réussie
Le temps passant et ces conditions persistant, il a été décidé de s’affranchir de la houle en faisant le transfert par hélicoptère. Une solution coûteuse certes mais efficace. à peine de compromettre l’opération, l’hiver passant. C’est donc le 27 février 2016 que l’opération ‘Lumière sur Tévennec’ a été lancée et que le matériel et Marc Pointud ont été héliportés.
L’aventure, qui se soldera 69 jours plus tard avec un retour par mer mouvementée et deux mètres de houle, sera au final un grand succès sur tous les plans, notamment médiatique. Elle permettra d’associer le mécénat de plusieurs entreprises au service de la restauration de Tévennec.