Fondée en 2002, la Société Nationale pour le Patrimoine des Phares et Balises se préoccupe de la protection et de la mise en valeur de l’un de nos plus exceptionnels patrimoines maritimes que nous ayons en France, celui des phares et balises et qui était il y a encore quelques années considéré par les services de l’État comme un “outil de l’exécution d’un service public au même titre qu’un passage à niveau” (sic).
La Société Nationale pour le Patrimoine des Phares et Balises est la seule association nationale qui fédère, en application des dispositions du Livre Bleu du Grenelle de la Mer, les divers gestionnaires de ce patrimoine sur le plan touristique et culturel (collectivités publiques, associations, etc) ainsi que les usagers navigateurs.
Depuis ses origines, l’association défend avec vigueur le patrimoine le plus menacé que représentent les phares en mer, sans gardiennage depuis une trentaine d’années et en très mauvais état. Plusieurs actions s’inscrivent à son actif parmi lesquelles la préservation de l’intégrité du site du phare du Stiff (en 2003 à Ouessant Bretagne), le sauvetage du mobilier du phare de Planier (en baie de Marseille), l’alerte sur l’état des phares en mer (avec Thalassa) ou la mémoire des gardiens des phares en mer à travers de nombreux enregistrements ou expositions.
L’action continue et médiatisée de l’association depuis ses débuts a provoqué l’installation de la mission du patrimoine auprès de la direction des Affaires Maritimes et sa contribution au Grenelle de la mer en 2009 a permis que ce patrimoine soit reconnu comme patrimoine maritime national à préserver. Outre ces avancées majeures, la Société Nationale pour le Patrimoine des Phares et Balises a provoqué, et c’est le plus important sans doute, une prise de conscience publique institutionnelle en faveur de la sauvegarde de ce patrimoine. Cependant, la protection des phares en mer n’est pas encore acquise, loin s’en faut… Si le classement du phare des Héaux de Bréhat est effectif et celui des Baleineaux proposé, et hormis Cordouan bien sûr qui fût classé au même titre que Notre-Dame de Paris dès 1862, les grands phares en mer, et notamment les plus célèbres de l’Iroise, sont encore loin de toute mesure de protection et leur état se dégrade. Le statut du classement n’est par ailleurs pas forcément le mieux adapté à l’exception de leur situation. Par ailleurs, la question du patrimoine flottant reste entière à ce jour : protection des anciennes bouées restant, protection des deux derniers baliseurs anciens (le Roi Gradlon et le Charles Babin) et de plusieurs navires de service dont la fameuse Velleda pour l’Iroise.
La Société Nationale de Sauvetage en Mer et la Société Nationale pour le Patrimoine des Phares et Balises viennent de signer un accord réciproque de partenariat. L’histoire du sauvetage en mer est liée à celle de la signalisation maritime qui poursuit des buts similaires. Sauveteurs et gardiens de phares ont en commun une expérience maritime riche et fondatrice de la solidarité des gens de mer. La SNPB et la SNSM, considérant que ce patrimoine de solidarité maritime partagé au profit de la sauvegarde de la vie humaine en mer représente un atout majeur qu’il convient de pérenniser, ont donc décidé de se rapprocher afin de conclure un partenariat visant à développer les moyens de cet esprit d’entraide réciproque et à étendre leurs réseaux auprès des acteurs du monde maritime. La convention prévoit notamment la participation des membres des stations SNSM au service de veille de la SNPB, une formation croisée aux problématiques liées au sauvetage en mer et au sauvetage du patrimoine des phares, ainsi que la réalisation d’opérations en commun. Ce partenariat concrétise à notre époque et à travers de nouvelles dynamiques, l’histoire séculaire de la collaboration maritime entre les sauveteurs en mer, les gardiens de phares et autres « marins de l’immobile ».
Par ailleurs, Le projet de restauration de la maison-feu de Tévénnec (Raz de Sein – Finistère ) par la Société Nationale pour le Patrimoine des Phares et Balises vient d’être primé « Coup de Coeur 2012 » par le prestigieux jury du Cluster Maritime Français qui met en synergie les multiples acteurs de l’économie maritime française, et véritable « place maritime française » pour reprendre le mot de son président Francis Vallat. Cette distinction a été obtenue, fait rare, à une imposante majorité (16 voix sur 23) et prouve le grand intérêt que porte l’ensemble du secteur maritime français à la sauvegarde de nos phares et notamment ceux isolés en mer, patrimoine maritime exceptionnel à préserver mais en situation délicate depuis de très nombreuses d’années.
La restauration de Tévennec, qui bénéficie d’une convention de dix ans avec l’État, prévoit à terme l’ouverture d’une résidence pour artistes. Elle sera volontairement placée sous le signe du développement durable. Muni de ce label convoité, ce projet innovateur fédérera les aides qu’il mérite auprès du monde économique maritime. Car la restauration de ce haut lieu du patrimoine connu du monde entier sera une exceptionnelle vitrine pour les partenaires de l’opération.
Pour ses dix ans, la SNPB a fait flotter son pavillon sur le toit du monde fin avril grâce à Alan Le Tressoler et Julien Cabon lors de leur expédition « Pôle Nord 2012 ».
La SNPB sera présente aux fêtes maritimes de Brest 2012 et de Douarnenez 2012. Il est possible d’y participer en apportant son aide.